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LE CHAMANISME

Un peuple de la forêt

Les Shipibo entretiennent une relation de proximité très étroite avec la forêt et leur environnement, le monde « réel » et le monde des « esprits » se côtoient naturellement. Aujourd’hui, même si les religions catholique ou évangélique ont fait leur apparition dans les villages, cette vision animiste s’accommode parfaitement de ces autres doctrines.

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Le chaman,

l'homme guérisseur

L’intermédiaire entre ces deux mondes est appelé chaman. Étymologiquement, ce terme tient son origine d’un mot russe signifiant « prêtre, médecin, magicien ». En espagnol, il est désigné par le mot curandero (« guérisseur »), et en shipibo, par celui de Onaya **.

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L’Onaya s’oppose et combat le « Yobé », qui utilise ses capacités de manière maléfique pour nuire à autrui ou l’empêcher d’agir.
Lorsque l’Onaya atteint un très haut niveau dans son domaine, il devient Meraya.

Depuis des siècles, avec toute sa sagesse et en utilisant les pratiques d’une longue initiation, l’Onaya gère les tensions sociales et les dysfonctionnements avec le milieu ambiant complexe, à l’origine de la maladie et de la souffrance (physique ou psychique).

Pendant son initiation, l’Onaya, en s’isolant dans la forêt, accomplit ce qu’il appelle une « diète », c’est-à-dire un régime très strict au cours duquel il ingère certaines plantes comme, par exemple, le tabac ou la chacruna. Ces plantes sont dites «plantes maîtresses» car elles lui enseignent leur savoir. Ces diètes sont nombreuses et, au fur et à mesure des prises de plantes, l’Onaya acquiert les connaissances dont il a besoin, ainsi qu’une certaine protection de leur part. De ce fait, il est relié de plus en plus étroitement avec les éléments qui l’entourent, établissant ainsi des liens très profonds avec la forêt. 

Également, au cours de son initiation, l’Onaya apprend les chants qui lui serviront pour appeler les « esprits » des plantes et les utiliser pour la voyance ou la guérison. Les mélodies, en nombre assez restreint, sont apprises avec un maître Onaya. Mais, selon les dires de la plupart d’entre eux, les paroles, qui leur sont personnelles, leur viennent naturellement au cours des diverses sessions qu’ils pratiquent. 


Le chant a donc une importance capitale dans les sessions thérapeutiques, au cours desquelles ils prennent des préparations de plantes hallucinogènes (essentiellement le « Yage », un mélange de la liane Ayahuasca et de feuilles de Chacruna). Comme l’écrit Giuseppe CARUSO*, « dans (les) chants se manifeste la force des plantes, véritables opératrices du traitement à travers la médiation de l’Onaya qui est l’ambassadeur de leur pouvoir » 

* Onaya Shipibo-Conibo, le système médical traditionnel et les défis de la modernité. Changement socio-culturel dans la forêt amazonienne (Instituto Nacional de Cultura)

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